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Mode et nouvelles technologies : ces créateurs qui bousculent les codes de demain

« La mode est un rendez-vous avec le temps (…) L’avenir appartient à ceux qui utiliseront les technologies de leur temps et satisferont les besoins et les envies des consommateurs », tels sont les mots de Pierre Bergé.


En recherchant « couture et technologie » sur Internet, on tombe directement sur un nom, celui d’Iris Van Herpen. La créatrice néerlandaise incarne, selon moi, le chef de file des créateurs alliant couture et technologie. Lors de la Fashion Week qui s’est déroulée en janvier 2017, la créatrice nous a à nouveau offert un spectacle envoûtant par les formes épurées et géométriques incarnées à travers des robes créées à partir de l’impression 3D. Ayant fait ses armes chez Alexander Mc Queen, on la compare souvent à ce dernier. La créatrice expérimente à chacune de ses collections, aussi bien en termes de techniques que de matériaux. Pour la robe qui a clôturé son défilé couture printemps 2017, qui s’intitule « Between the Lines » (« Entre les Lignes », en français), la talentueuse styliste a développé un nouveau procédé (photo ci-dessous) : du polyuréthane coulé à la main a permis de réaliser des petites gouttes d’eau, ensuite cousues à la main sur un tulle de soie. Ce processus complexe se traduit en six étapes : la découpe laser, le formage sous vide, le moulage liquide, le moulage à chaud à la main et à la machine. Cela rend cette pièce totalement unique et sublime. Jamais nous n’avions vu pareille prouesse. Selon Iris Van Herpen, la robe serait d’ailleurs impossible à recréer puisqu’elle a été conçue sans patron, directement moulée sur un mannequin durant plusieurs semaines.

D’autres fois, on trouve des plastrons en gaze de métal tissés, des combinaisons de feuilles de cuir lacées qui peuvent rappeler un bonbon à la réglisse (collection prêt-à-porter printemps 2010) et des robes-squelettes (défilé couture automne 2016), voir photos ci-dessous. La talentueuse néerlandaise sort ainsi des sentiers battus de l’industrie de la mode en explorant sans cesse de nouvelles voies. Elle sait réinventer le monde qui l’entoure tout en s’inspirant des mouvements de l’air, de l’eau, du visible et de l’invisible.

Guo Pei, quant à elle, est une créatrice chinoise. Vous vous souvenez certainement de la robe jaune et surdimensionnée que portait Rihanna lors du MET Gala en 2015 (photo ci-dessous). C’est cette création qui a fait la renommée de Guo Pei car la photographie a fait le tour de la presse dans le monde.

On note toutefois une approche relativement différente de celle d’Iris Van Herpen. La créatrice chinoise opte en effet pour un penchant plus traditionnel dans ses créations. Elle mixe d’anciennes images avec des décorations typiques chinoises, en y croisant ses influences occidentales. En guise d’ouverture du défilé couture 2017 qui s’est déroulé à la Conciergerie, la créatrice a imaginé une robe fluorescente – fabriquée à partir d’un matériau lui-même fluorescent – afin de représenter le fantôme de la reine défunte Marie-Antoinette (photo ci-dessous, à gauche). Son approche de la technologie est donc particulière car ses défilés aux allures traditionnelles sont souvent ponctués par des pièces originales et spectaculaires.

Le défilé prêt-à-porter 2010 d’Alexander Mc Queen a véritablement marqué ma jeunesse. On se souvient encore des « Armadillo boots » que portait Lady Gaga lors des Video Music Awards de 2010, chaussures les plus emblématiques du regretté couturier britannique. Il est un précurseur dans l'utilisation des nouvelles technologies.

Les mannequins y portent en effet des robes courtes à motif reptilien, imprimées numériquement. Le spectacle est curieux mais saisissant : les silhouettes qui avancent sur le podium ne sont plus humaines mais s’apparentent plutôt à d’étranges monstres marins (photo ci-dessous).

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@elenarousseau

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